Osons d’autres musiques pour demain, osons la diversité culturelle
ON MONTE #AuxSons !
Action citoyenne pour la diversité culturelle et musicale
15 AVRIL – PLACE DE LA RÉPUBLIQUE – PARIS – 14h à 18h
Citoyens, citoyennes, #AuxSons !
Il en est des musiques comme des sociétés ; à force de s’uniformiser, elles prennent le risque de sonner creux et de tourner en rond autour de leur nombril identitaire.
À l’aune des élections présidentielles et législatives, les incantations universalistes vides de sens et les hymnes à l’uniforme font le lit d’étranges nostalgies musicales et sociales. Les mélodies de l’identité nationale, des clochers éternels et du terroir déniant la réalité de la diversité culturelle en France, ont toujours servi à mettre au pas les peuples. Et si demain notre pays n’avait pas envie de se réveiller au son du clairon mais plutôt aux sons des musiques du monde ? Plus qu’un genre esthétique, ces musiques sont un outil politique et social qui valorise concrètement cette diversité.
Mobilisant des publics qui se déplacent chaque année plus nombreux, les musiques du monde sont les grandes absentes des politiques publiques et médiatiques. Une fois passés les festivals d’été, elles n’ont plus droit de cité dans les programmes de nos lieux de création – pourtant outils de démocratie culturelle – et sont reléguées aux arrière-salles polyvalentes. Éloignées des playlists radio, elles se retrouvent dans des émissions « dédiées » comme on crée des rayons « ethniques » au supermarché. Le traitement qui leur est réservé relève malheureusement de l’intérêt exotique ou au mieux, de la curiosité festive. Rien n’est dit de leurs histoires, de leurs savoirs, de leurs fonctions sociales et politiques, comme sont invisibles les 170 nationalités et langues qui font nos territoires. Déboutées enfin des textes officiels et des dispositifs de soutien, les musiques du monde restent trop méconnues de celles et ceux qui pourraient les accueillir et sont condamnées à la ghettoïsation. Il devient alors aisé d’accuser ses acteurs de « repli communautaire ».
Les musiques du monde sont ainsi mises au ban des circuits classiques de création, de production et de diffusion. Pourtant, à côté des grandes autoroutes du son, leurs artistes créent la musique des chemins partagés et des sentiers intimes, arrimant à leurs rythmes des mots venus de tous les horizons. Ces musiques font le quotidien, les joies et les rituels de nos territoires et sont la matière d’un véritable renouvellement artistique ces dernières années. Elles reflètent une France heureuse d’accueillir et de faire circuler des artistes des quatre coins de la planète, une France ouverte à un avenir fait d’hybridations et de mélanges, de multiplicités mouvantes.
Depuis 25 ans, Zone Franche, réseau de producteurs, festivals, salles de concert, labels et éditeurs, médias et artistes, est le réseau de ces musiques d’ici et d’ailleurs, fabriquées dans tous les replis d’un pays riche de sa diversité heureuse. Ses 150 membres montent aujourd’hui le son pour faire entendre les voix d’un pays qui assume ce qu’il est : divers, pluriel, riche des échanges avec le monde. Non pas un pays de coexistence d’identités séparées, où le multiculturalisme affiché serait la victoire de la tradition dominante mais un pays où chaque personne est composée d’une pluralité de sons et de mondes à elle seule, reliée et connectée aux vibrations de la planète comme un hashtag à la toile.
Par le soutien à la création, la production, la diffusion et la médiatisation des musiques du monde, redonnons à la diversité culturelle la place qu’elle mérite : réelle, représentative, ouverte. Artistes, professionnels, citoyens et citoyennes, portons la campagne #AuxSons, parce que la diversité, elle passe aussi par la musique !
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